
sante|4 min. Lecture
La pandémie de Covid-19 a un impact à long terme sur la santé des femmes
8 mars 2022
Les crises suscitent indéniablement du stress financier et mental et ont tendance à mettre en lumière la vulnérabilité des femmes. C'était le cas lors de la dernière crise financière de 2008, mais c'est aussi ce qui ressort de la pandémie actuelle de Covid-19.
En juillet et août 2021, AXA s'est associé au cabinet d'études Ipsos pour interroger 8 000 femmes de milieux sociaux différents dans huit pays : France, Allemagne, Italie, Mexique, Nigeria, Espagne, Thaïlande et Royaume-Uni. La recherche a démontré comment la crise de Covid-19 a affecté les femmes sur les plans financier et mental. L'enquête a également révélé la manière dont les femmes envisagent l'avenir et dans quelle mesure elles se sentent protégées contre les risques futurs potentiels.
Les résultats de l'enquête démontrent que la Covid-19 a plongé des millions de femmes dans une situation précaire, leur laissant encore moins de sécurité financière qu'avant la crise. Elles dépendent davantage des autres et ont du mal à concilier vies professionnelle et familiale. La Covid-19 n'est donc pas seulement une crise sanitaire. Pour les femmes, il s'agit aussi d'une crise économique et mentale qui entraîne un sentiment de vulnérabilité.
Les femmes travaillent généralement dans des secteurs durement touchés par la pandémie, tels que l'hébergement et le commerce de détail. La perte d'emploi est une dure réalité pour bon nombre d'entre elles. Le taux de perte d'emploi est passé à 21 % pour les jeunes femmes (âgées de 18 à 29 ans). Il a également augmenté chez les mères, ainsi que chez les femmes des économies en développement. Par conséquent, près de la moitié des femmes interrogées (47 %) ont admis avoir été contraintes de puiser dans leurs économies à cause de la crise. Une femme sur cinq a dû se tourner vers sa famille pour obtenir une aide financière.
En outre, les femmes souffrent d'inégalités profondément ancrées qui les désavantagent. L'utilisation d'internet, par exemple, est 11 % plus faible chez les femmes que chez les hommes. Cela fait une énorme différence à une époque où la Covid-19 pousse de plus en plus d'entreprises à passer aux opérations en ligne et où les compétences numériques sont donc essentielles.
D'autre part, l'enquête montre clairement que la pandémie a aggravé la charge mentale des femmes. En raison de la Covid-19, ces dernières doivent consacrer davantage de temps aux tâches ménagères, à la garde des enfants, mais aussi à la gestion de la santé et des finances de la famille. Un grand nombre des services d'accueil et des écoles sur lesquels les femmes comptaient ont été fermés pendant la pandémie. Cela a entraîné une augmentation du stress et de la fatigue. Par ailleurs, les mesures de confinement ont réduit l'accès aux services d'accueil dont les femmes dépendent. Elles ont donc souvent été forcées de donner la priorité à leur famille, au détriment de leurs engagements professionnels.
Parmi les femmes interrogées, 51 % ont estimé que leur charge mentale était « élevée », ce qui représente 10 points de plus qu'avant la pandémie.
La crise de Covid-19 a accru le sentiment de vulnérabilité des femmes. Elles s'inquiètent pour leurs finances, leur santé. Elles redoutent de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants ou de devenir dépendantes des autres. Elles craignent même de tomber dans la pauvreté. Cinquante pour cent des femmes interrogées se sentent plus vulnérables aux risques financiers. La protection sociale limitée rend ce sentiment compréhensible dans les pays émergents, mais il prévaut également dans certaines nations européennes, qui ont bénéficié d'un soutien économique et financier important durant la crise.
Plus la crise durera, plus la situation pourrait s'aggraver, car nous pourrions assister à une régression des stéréotypes de genre. Les anciennes attitudes concernant le rôle des femmes dans la société pourraient faire leur retour. Ces dernières années, la gent féminine a progressivement réduit le temps qu'elle consacre aux tâches ménagères et à la garde des enfants. Avec les confinements, cependant, ce temps est reparti à la hausse, les femmes assumant une plus grande part du fardeau. Cette situation risque de devenir permanente et le fossé professionnel entre les hommes et les femmes pourrait se creuser à nouveau. Cela pourrait annihiler des années de progrès en matière d'égalité des sexes, à moins que des mesures ne soient prises pour offrir de nouvelles opportunités financières aux femmes et briser les barrières économiques.
L'enquête révèle que les femmes du monde entier ont été durement touchées par la Covid-19. Mais il apparaît aussi clairement qu'elles ont un potentiel économique incroyable. Selon le McKinsey Global Institute, la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes permettrait d'injecter 12 000 milliards de dollars dans l'économie mondiale. En d'autres termes, si les conditions de vie des femmes s'améliorent, tout le monde est gagnant.
Alors, que peut faire le secteur des services financiers pour aider les femmes ? Passons en revue quatre points d'action qui permettraient d'améliorer la sécurité financière des femmes :
Et qu'en est-il des femmes elles-mêmes ? Eh bien, malgré la pandémie, la plupart des femmes sont plutôt optimistes pour les six prochains mois. Elles croient en la possibilité d'une croissance et d'un développement importants. Les femmes semblent vouloir prendre les choses en main. Alors, renforçons leur potentiel en mettant en œuvre les quatre points d'action dans le monde entier.
AXA a interrogé 8 000 femmes de différents milieux sociaux dans huit pays pour comprendre comment l'épidémie de Covid-19 affecte les femmes, d'un point de vue économique.